AMBROGIANI Pierre
(D'après André Alauzen di Genova)
Pierre Ambrogiani est né le 16 janvier 1907 à Ajaccio (Corse) et mort à Allauch le 23 octobre 1985. "Le dernier des Fauves", ont écrit plusieurs de ses amis dans des articles nécrologiques. Plus que cela sans doute, il aura été à la fois un modèle de réussite pour la génération de peintres des années cinquante, et un modèle de travail acharné dans toutes les disciplines des arts plastiques.
Porteur de dépêche à Marseille-Colbert à l'âge de treize ans, facteur à partir de 1928, dans l'administration postale jusqu'en 1950, Ambrogiani avait exposé dès 1923 des statuettes, puis participé à la lutte des jeunes peintres prolétariens en 1936. Il prit un atelier dans le quartier de Rive-Neuve dès 1943, y resta trente ans, jusqu'à ce que la maladie le fauche en 1973 et le tienne plus de douze ans dans un mit de souffrance.
Un labeur tenace, têtu, disait Toursky, amènera cet homme robuste à exposer à Paris en 1946, grâce à André Maurice, à New-York en 1947, à progresser assez dans la notoriété internationale pour être souvent cité dans les Potins de la Commère de France-Soir. Lui, préférait les amitiés anciennes de Marcel Pagnol et de Jean Giono, dont il s'honorait. Car c'était avant tout un peintre qui vivait par la peinture et pour la peinture. "Je rêve de peindre avec les couleurs du soleil", répétait-il. Son audace dans la composition chromatique, sa violence expressive par la matière et par la couleur, ont fait de lui un paysagiste inégalé dans sa génération - sa puissance créative s'est manifesté dans les décorations monumentales - ses dons de dessinateur lui ont permis d'être un illustrateur prodigieux. La carrière d'Ambrogiani est celle d'un autodidacte de l'art qui s'est accompli de façon exemplaire et a été reconnu pleinement.
A lire :
Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs de Gérard Blua, Editions : Autres Temps, 2008