LONDRES Albert


    Le célèbre journaliste qui fit fermer le bagne de Cayenne, dénonça la traite des Noirs, et celle des « blanches » (1884-1932).

    Né en 1884 à Vichy, Albert Londres, qui se destinait à une carrière de poète, s’est très tôt rendu célèbre par ses articles et ses récits de voyages, publiés au début du siècle dans Le Petit Journal, Le Quotidien ou Le Petit Parisien, et a marqué plusieurs générations de journalistes. Il signe son premier article en 1914, il a couvert la Grande Guerre, la conquête de Fiume par D’Annunzio, la Révolution russe, le Tour de France cycliste, les chaos de la République chinoise, le scandale du bagne de Cayenne, les bataillons disciplinaires d’Afrique du Nord, la condition des aliénés dans les asiles de France, et l’évasion du forçat Dieudonné, la traite des noirs en Afrique et la traite des blanches en Argentine, les pêcheurs de perles de Djibouti et les terroristes dans les Balkans... Il est mort le 16 mai 1932 lors de l’incendie du paquebot George Philippar au retour d'un reportage en Chine dont on ne sait rien.

    Créé par sa fille, Florise, le Prix Albert Londres couronne, en France, le meilleur reporter de l’année en presse écrite depuis 1933 et audiovisuelle depuis 1985. Ce Prix, décerné pour la première fois en 1933, couronne chaque année à la date anniversaire de la mort d'Albert Londres. La liste des lauréats

    Edwy Plenel évoque son maître en journalisme, Albert Londres. Il rappelle son propos : « Ma ligne, disait ce prince du reportage, ma seule ligne, la ligne de chemin de fer. » « Albert Londres, explique Plenel, n’était pas du tout un journaliste vertueux, un grand professeur de morale. Son premier reportage en Union soviétique, il l’a fait avec l’aide des services français. Il écrivait dans une presse très conservatrice, réactionnaire même, la presse du parti colonial. On l’a envoyé en Afrique Occidentale Française, l’AOF. Il y est resté six mois. Il a découvert le travail forcé, il a découvert que la France ne respectait pas les droits de l’homme. Il l’a raconté dans son reportage "Terre d’ébène". "Notre métier, se plaisait -il à dire, n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." » (Daniel Junqua, La Lettre de la SDL du journal Le Monde).


Bibliographie