"Le Marseillais de poche" (Philippe Blanchet et Médéric Gasquet-Cyrus, Editions Assimil Evasion)

Par Laurence Mildonian, Marseilleplus, 04/10/2004


Spécialiste de l'auto-apprentissage des langues depuis plus de 70 ans, la méthode Assimil dispose d'un catalogue de 65 langues. Dernier arrivé, le "Marseillais de poche". "Fan de chichoune" ou "fan de chichourle", sur le Vieux-Port ou au Panier, les auteurs décryptent toutes les expressions dans toutes les situations, sans manquer d'humour mais avec une rigueur toute scientifique.

"La méthode Marsimil", c'était le titre d'un intermède dans l'album d'IAM "Ombre et lumière". Elle dévoilait avec humour tout le charme du langage marseillais appris sur le tas par un ingénieur du son américain. Onze an plus tard, la réalité dépasse la fiction. Séduites par la BD "Comme on parle chez nous" de Médéric Gasquet-Cyrus, les éditions Assimil contactent le jeune docteur en science du langage* pour qu'il réalise un ouvrage sur le parler de Marseille. Et vont à la rencontre de Philippe Blanchet, linguiste spécialiste du provençal. Le tandem - l'un 29 ans, de Saint-Barnabé, l'autre la quarantaine, de la Plaine - divise l'ouvrage en deux. La première partie est consacrée au provençal, ("d'où sont originaires 90% des mots marseillais" dixit Médéric), la deuxième au français de Marseille. A l'OM au café, à la maison : les auteurs donnent les expressions propres à chaque situation, sans manquer d'humour, mais avec une rigueur toute scientifique. Médéric Gasquet-Cyrus n'a pas attendu que "Le Marseillais de poche" soit en rayon pour poursuivre l'aventure. Cette fois, c'est avec l'Académie de Marseille qu'il travaille à la création du premier vrai dictionnaire du marseillais, qui détaillera l'étymologie de chaque mot, et dont la sortie est prévue en 2005.

* Médéric Gasquet-Cyrus anime la chronique quotidienne "Dites-le en marseillais" 7h25 et 17h15 sur France Bleue Provence (103.6 FM)


Médéric Gasquet-Cyrus, quelles difficultés avez-vous rencontrées en écrivant "Le Marseillais de poche" ?

Les principales difficultés portaient sur la phonétique. On devait être très précis sur les mots, les intonations, les accents toniques. Dans le parler marseillais, il y a des règles à respecter. D'ailleurs les Marseillais sont très susceptibles quand on écorche leur accent en tentant de le copier.

Ne craignez-vous pas que l'on vous taxe de caricature ?

L'humour marseillais, que j'ai étudié pour ma thèse, comporte beaucoup d'autodérision. Cela fait partie de l'esprit d'ici. Le fait d'être marseillais et linguiste légitime notre travail auprès de la population et des scientifiques. L'accueil que nous recevons depuis la sortie du livre est d'ailleurs très positif. Les Marseillais adore voir et lire ce qu'ils parlent. Et ils n'hésitent pas à offrir le bouquin aux "étrangers" pour qu'ils apprennent vraiment la base du parler marseillais.


176 pages, Prix : 8 €