"Marseille d'Antan", Marseille à travers la carte postale ancienne, collection Olivier Bouze "clichés du passé" (Anne-Laure et Isabelle Rauch, Editions HC)
Par Didier Levreau, La Provence, 20/06/2004 n°2567
C'est à Marseille qu'est née l'idée de la carte postale photographique. Peut-être parce que cette ville atypique était et reste toujours particulièrement photogénique. C'est aussi la raison pour laquelle des photographes célèbres - comme Nadar - il y a plus d'un siècle, ont installé leur studio sur la Canebière. Ainsi Marseille méritait bien un livre exclusivement illustré de cartes postales. L'ouvrage est né d'une rencontre. Un éditeur Hervé Chopin, collectionneur de cartes postales lui-même, a commencé dans le métier en publiant des ouvrages sur les Antilles : Martinique d'Antan, Guadeloupe d'Antan, et en utilisant sa propre collection. Cet éditeur a rencontré Olivier Bouze, dont le père, d'une certaine manière, a inventé le marché de la carte postale ancienne. La boutique de la rue Crudère est une mine aux trésors pour les amateurs de clichés anciens et d'histoire de la Provence. Les deux s'étant rencontré, il restait à faire le livre. Il a fallu trier des dizaine de milliers de cartes du collectionneurs puis construire un texte. Le livre combine les thèmes et la chronologie. "Marseille d'antan" invite à un voyage dans le temps dans le coeur historique de Marseille, qui au fond n'a pas beaucoup changé, hormis la circulation automobile et les embouteillages, sur le bord de mer et dans les quartiers. Le dernier chapitre donne la place qu'elles méritent aux figures de Marseille et à la vie quotidienne : les petits métiers, les pêcheurs, les femmes autour des lavoirs, les enfants qui à ces époques là, travaillaient sur le port.
Anne-Laure et Isabelle Rauch ont écrit les textes. Elles ont puisé dans la riche histoire marseillaise pour commenter le défilement des images. Leur mérite est d'avoir écrit un livre "grand public", aisé à lire, tout en conservant le sens du détail et la précision historique nécessaires. Elles font revivre, avec des mots simples, des faits historiques que beaucoup de Marseillais ont oublié ou n'ont jamais connu.
Par exemple : qu'elle a été la vocation première de ce que l'on appelle aujourd'hui le pavillon Daviel, qui abrite à la lisière du Panier, une partie des services municipaux ? C'était le palais de Justice construit entre 1743 et 1747 et qui plus tard - de 1875 à 1895 - fut école de médecine.
La dernière image montre un petit Marseillais au début du siècle dernier, sur le port, assis sur une bitte d'amarrage, une caisse en bois à ses pieds. Le légende de la carte postale dit : "Marseille pittoresque, un petit cireur". Le livre fermé, on se dit que la ville a bien changé, mais qu'une grande part du pittoresque, pour celui qui vient d'ailleurs, est restée.
138 pages, Prix : 28,5 €
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