Français d'ailleurs, peuple d'ici
1962 : l’arrivée des Pieds-Noirs
Une fresque conçue par Henry Dougier et dirigée par Pierre Milza et Emile Temime.
Populations, lieux symboles et récits : les trajectoires de l’immigration en France dressent une véritable cartographie de leur mémoire par rues, quartiers et villes interposés. Des histoires inscrites dans l’espace et dans le temps. La première grande saga de ces Français venus d’ailleurs, dans une France monde.
« On ne voulait pas de nous. Il y en a même qui voulaient nous jeter à la mer ». Cette affirmation abrupte reste la phrase la plus communément admise et la plus fortement ancrée dans la mémoire des Pieds-Noirs, et c’est à Marseille, plus qu’ailleurs, qu’elle se cristallise.
Rapidement, devant un accueil frileux à la générosité plus que mesurée, la ville phocéenne apparaît à ceux qui y débarquent comme un espace de rejet, un lieu où l’on se sent éclaté, dispersé, décharné. L’événement traumatisme de l’été 1962 va accentuer la fusion des mémoires jetant l’opprobre sur une ville manifestement peu préparée au choc de la décolonisation. Mieux, ce rejet de Marseille se retrouve aussi parmi ceux qui n’y sont pas passés !
Toutes mémoires écorchées qui se traduisent souvent par une violence des mots qui ont aussi l’accent de l’amour déçu dans ce lieu d’exil, désormais, plus que patrie retrouvée.
142 p (02/1995), Illustrations N & B
Editions : Autrement, Collection Monde/Français d’ailleurs, peuple d’ici
HS n°81, 13,95 Euros, ISBN : 2-86260-520-4