Marseille passé et présent sous le même angle

De Jacques Bonnadier et Frédéric Pauvarel

    Marseille bouge, Marseille change. On n’ira pas jusqu’à dire, comme Edmond About en 1860, qu’elle « grandit presque à vue d’œil comme une plante des tropiques », mais il faut bien reconnaître, avec l’auteur du « Roi des montagnes », qu’elle « a cela de commun avec Paris qu’il faut renoncer à la peindre sous peine de recommencer le portrait tous les jours ». J’exagère ? Feuilletez cet album et vous conviendrez que non. Marseille est un chantier permanent. Depuis qu’il y a des photographes, et qui photographient, les images abondent qui témoignent des mutations, des bouleversements qu’elle a vécus – le plus souvent de son plein gré, quelquefois de force – jusque dans son cœur, sur les rives même du Lacydon.

    Ce sont ces mutations, ces bouleversements-là que, par le livre que voici, nous voulons mettre en valeur, tout en signalant de loin en loin ce qui, dans ces transformations, affirme sa pérennité, sa permanence ; les sites, les monuments qui constituent les points de repère, les symboles de Marseille de toujours.

    Il fallait que ce travail d’illustration et d’écriture – u travail de journaliste – concernant la métropole provençale fût l’œuvre de Marseillais amoureux de leur ville, passionnés de son histoire autant qu’attentifs aux événements de son actualité. Frédéric Pauvarel et moi-même remplissons-nous suffisamment ces conditions ? Au lecteur d’en juger

    Pour moi, Marseille, c’est d’abord la ville de mon enfance, de mon adolescence et par conséquent du souvenir. Ces souvenirs qui, par « flashes » me reviennent souvent en mémoire.

    C’est la rue, l’impasse des Mûriers où j’habitais, l’école où j’allais boulevard Viala. C’est un groupe de jeunes garçons de 8 à 10 ans, immigrés comme moi (Français depuis 1927), Espagnols, Arméniens, Italiens ou petits Français, mais il y en avait très peu, … l’enfance quoi !

    « Montand-de-Marseille »… c’était le titre que Jacques Bonnadier avait donné à son « papier » après mon dernier récital marseillais en avril 1982. « Montand-de-Marseille », je le suis et je le reste. Et ce livre d’images me rappelle, une fois de plus, à cette citoyenneté.