De Marie-Françoise Attard-Maraninchi et Emile Temime

     Marseille est au centre d’un débat sur l’immigration que l’on a actualisé au point d’oublier l’essentiel : les contradictions, les affrontements entre communautés sont une permanence de cette. Cité-carrefour, cité-refuge, elle faite de ces apports successifs, qui en font aussi l’originalité et la richesse. Vingt années de recherches et de réflexions permettent aujourd’hui de dresser un bilan exceptionnel et de souligner cette continuité dans ses différentes étapes.

    La période de l’entre-deux guerres correspond à Marseille à un sensible ralentissement économique, qu’atténuent quelques peu les artifices de la protection impériale.

    Pourtant la migration a repris plus que jamais après 1919 : migration intérieure, marquée par la grande vague corse des années vingt ; réfugiés politique chassés de leurs pays par la guerre et la révolution (Russes et surtout Arméniens), opposants aux dictatures fascistes (des Italiens antifascistes aux républicains espagnols et aux victimes des persécutions nazis) ; mais aussi travailleurs immigrés italiens, grecs, espagnols, et maintenant nord-africains. Le cosmopolitisme marseillais prend alors une dimension nouvelle, et l’image de l’étranger vient se superposer à celle d’une ville dégradée, foyer de délinquance et des trafics de toutes sortes, une image qui marquera la ville pour de nombreuses années.

    La crise, puis la guerre vont pourtant frapper de plein fouet les minorités étrangères : les étrangers sont mobilisés ou réquisitionnés, internés parfois, menacés toujours … Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la population marseillaise a un peu baissé. La population étrangère ou recensée comme telle a diminuée de deux tiers …

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