Bref historique de l’Académie de Marseille

(De Georges Bergoin, secrétaire perpétuel de l’Académie)


    L’Académie des Belles Lettres fut fondée par lettres patentes de août 1724. Fille adoptive de l’Académie française, elle eut le maréchal de Villars, gouverneur de Provence comme premier Protecteur. Composé de vingt membres, elle en accueilli trente lors de sa mutation, par lettres patentes en 1766, en Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts. Espace de culture littéraire et de rayonnement scientifique, la Compagnie obtint de Louis XVI la direction de l’observatoire de la marine.

    Supprimée à la Révolution, elle reprit vie en 1799 : Lycée des sciences et des Arts, puis en 1802 : Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. Depuis cette date, quarante membres sont répartis en trois classes (Sciences, 18, Lettres 12, Beaux-Arts 10). Elle élit aussi dix académiciens libres (non résidants), vingt associés (membres de l’Institut de France), quarante correspondant et des membres à titre étranger.

    L’Académie a tenu ses études publiques ou ordinaires dans les bastides, à l’Arsenal des galères, à l’Hôtel de Ville, à l’observatoire, en la chapelle des Bernardines. Depuis 1901, la Compagnie a son siège dans la maison natale d’Adolphe Thiers (40, rue Thiers).

    Depuis sa fondation, 544 membres résidants se sont succédé : Evêques, religieux, médecins, négociants, échevins, maires, préfets, doyens de Faculté, universitaires, écrivains, militaires, avocats, marins, architectes, peintres, sculpteurs, musiciens … De nombreuses rues de Marseille en portent le patronyme.

    Les académiciens ont toujours animés des sociétés savantes, présidé des jurys littéraires et artistiques ; ils ont été appréciés comme conférencier.

    Pluridisciplinaire, l’Académie participe depuis treize ans à la Conférence nationales des Académies, association qui rassemble, sous l’égide de l’Institut de France, vingt-huit académies de province, la plupart antérieures à la Révolution. Elle est membre de la jeune Académie de la Méditerranée qui a tenu à Marseille en juillet 2000 sa séance de rentrée solennelle.

    Au cours de l’année de grandes conférences publiques sont organisées.

    La Compagnie n’a jamais cessé de publier Recueils, Mémoires et Documents, et doivent distribuer des prix annuels. Couronnés jadis par des médailles d’or, les lauréats ne reçoivent plus aujourd’hui que des médailles … de bronze. De généreux donateurs, la ville de Marseille, la Caisse d’Epargne, Provence-Alpes-Corse, permettent à l’Académie de décerner des prix en espèces et de publier les meilleurs essais de ses Concours d’Idées. Celui de l’an dernier, « Marseille, pôle culturel : passée, présent et avenir » a connu un vif succès. Le prochain aura pour thème L’espace culturel méditerranéen.

    A l’occasion du 26e centenaire, la Compagnie achève l’édition des Dictionnaires des Marseillais et de Parler marseillais. Elle s’intéresse aussi au nouveau roman policier marseillais.

    Ainsi, l’Académie s’efforce-t-elle depuis 1726, de transmettre un message de culture scientifique, littéraire et artistique. Elle reste profondément attachée à sa mission : défendre la langue française et promouvoir le rayonnement de Marseille et de la Provence.


Bibliographie :

Dictionnaire du marseillais, Editions : EDISUD, 2006

Dictionnaires des Marseillais, Editions EDISUD, 2001

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