GUIGOU Paul


    Paul Guigou, né à Villars (Vaucluse) en 1834, mort à Paris en 1871.

    Paul Guigou est avant tout le peintre de la Durance. Plein de tendresse pour cette région, il transcrira toute la force lumineuse des paysages de Provence.

    Né dans une famille aisée d’agriculteurs et de notaires, Paul Guigou devait reprendre la succession de son oncle Frédéric Ripert, notaire à Marseille. Mais dès le collège à Apt, son professeur de dessin, M. Camp, avait discerné ses qualités et lui conseillait de se mettre à l’école de la nature. La carrière artistique de Guigou s’est dessinée à Marseille où il fut clerc de notaire dans l’étude de Me Joseph Roubaud de 1854 à 1861. Lors d’un voyage à Paris en 1855, pendant l’Exposition universelle, il découvre la peinture de Courbet, qui l’influencera fortement pendant sa période marseillaise de 1857 à 1862.

    A Marseille, il connut le vérificateur de l’administration des Domaines. Prosper Grésy (1801-1874), qui l’introduisit près de Loubon, lequel lui ouvrit les portes des salons qu’il organisait. 1862 et 1863 furent pour lui cruciales. Marius Chaumelin le malmena dans sa critique du Salon de 1861 parue dans la Tribune artistique et littéraire du Midi. Le peintre remit en question ses effets de truelle, rencontra Paul Huet, venu régler un procès à l’automne de 1862. Huet était une des vedettes « pleinairistes » des expositions présentés par Loubon depuis 1847. Ce fut encore Loubon qui poussa Guigou à « s’aérer » avec Monticelli courant 1863 à Saint-Paul lez-Durance.

    L’année de la mort de Loubon, en 1863, il quitte Marseille pour Paris, où il se fixe définitivement. Cette même année Guigou fut admis au Salon de Paris avec Les Collines d’Allauch. Il y fut exposé régulièrement jusqu’en 1870. Avec Bazille, méridional comme lui, il rencontre les peintres impressionnistes au café Guerbois. Cependant chaque été, Guigou reste fidèle à la Provence. Il peint les environs de Marseille, L’Estaque, l’étang de Berre, la plaine de la Crau, les bords de la Durance.

    Les toiles qu’il a produites resteront comme le stéréotype du paysage provençal, fluide et aérien, l’immensité d’un ciel reflétant son azur dans un miroir d’eau, avec quelques personnages-santons dispersés dans la composition afin d’augmenter l’effet spatial.

    Pendant la guerre franco-prussienne, l’artiste est incorporé sans la garde mobile, au camp des Alpines, près de Graveson (Bouches-du-Rhône). Après les hostilités, la baronne de Rotchschild l’engage comme professeur de dessin, mais il n’a pas le temps d’exercer cette fonction ; atteint d’une congestion cérébrale, il meurt prématurément à l’hôpital Lariboisière, à Paris, en décembre 1871.

    Paul Guigou est le plus connu des paysagistes provençaux à l’étranger, surtout aux USA et en Grande-Bretagne où il est apprécié depuis longtemps.

    Les œuvres de Paul Guigou sont largement représentées dans les musées de Marseille. Citons Les Pins au bord de la Durance (1869), Les Collines d’Allauch (1862), Lavandière au ruisseau (1862).


Galerie virtuelleQuelques œuvres de l'artiste

A lire :    Paul Guigou (1834-1871), Editions Jeanne Laffitte, 2004