Gueules noires de Provence
Le bassin minier des Bouches-du-Rhône (1744-2003)
De Xavier Daumalin, Jean Domenichino, Philippe Mioche et Oliver Raveux
Le 31 janvier 2003, la mine de Gardanne, la dernière à être encore exploitée par Charbonnage de France dans les Bouches-du-Rhône a cessé sa production ; un an plus tard, les chevalements des puits Courau et Boyer ont été abattus pour que le site soit sécurisé, nettoyé et puisse accueillir de nouvelles entreprises, d’autres activités.
Une page est définitivement tournée.
Ces événements difficiles à vivre pour plus d’une famille de mineurs, mettent un point final à une aventure industrielle ancienne qui a profondément marqué les différentes localités de la chaîne de l’Etoile ou des vallées de l’Arc et de l’Huveaune.
Que seraient en effet devenu Auriol, La Destrousse, La Bouilladisse, Peypin, Cadolive, l’Auberge neuve, Belcodène, la Valentine, Gréasque, Peynier, Trets, Saint-Savournin, Mimet, Biver, Gardanne ou Meyreuil si leur existence n’avait pas été si intimement lié à l’exploitation des gisement locaux de lignite ?
Quelles seraient également la composition démographique et la diversité culturelles de ces mêmes localités si toutes ces familles venues d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Yougoslavie, d’Arménie, de Grèce, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie ou tout simplement des autres régions françaises, ne s’y étaient pas implantées pour être embauchées à la mine ?
Les cars de ramassage ne circulent plus, tôt le matin, dans les petits villages miniers, les mineurs ne descendent plus à 1 350 mètres sous terre, mais dans les mémoires et dans les cœurs la mine est toujours là, vivante. Ce livre reconstitue et analyse les moments forts de cette histoire depuis le XVIIIe siècle, en instant sur les trois thèmes : les entreprises et leurs marchés, des premiers concessionnaires privés jusqu’à l’entreprise nationale ; les techniques d’exploitation, depuis le creusement des descenderies jusqu’au fonçage du puits Morandat, en passant par l’installation des machines à vapeur, le percement de la Galerie de la mer, l’électrification des galeries et la mise au point du soutènement marchant ; les relations sociales, avec les paysans mineurs, l’essor des pratiques paternalistes, du syndicalisme et l’évocation des principaux conflits jusqu’à la fermeture.
Cet ouvrage est avant tout un hommage aux milliers d’hommes et de femmes qui ont animé cette aventure industrielle. Il aide aussi à comprendre l’histoire économique et sociale de notre département sur près de trois siècle tout en faisant ressortir la diversité et la richesse de l’histoire minière française.
272 p (2005), Nombreuses illustrations
Editions : Jeanne Laffitte, 40 Euros
ISBN : 2-86276-421-3