Le transport maritime
Le Port Autonome de Marseille – Histoire des Hommes
De Roland Caty et Eliane Richard
Marseille est à la mode. Personne ne s’en plaindra, car l’image de la ville est devenue positive. Avec la « couleur locale » en toile de fond, elle bénéficie de son cosmopolitisme et de l’ouverture au monde qu’il suppose, elle jouit de l’attraction sudiste et méditerranéenne, elle étonne par son impressionnant dynamisme culturel et tout indique – ou paraît indiquer – que les années noires de l’anémie économique qui affectait la ville relèvent du passé. Un nouveau Marseille se construit.
Mais le brillant du renouveau ne doit pas masquer une autre réalité, qui n’est pas moins moderne et qui n’est pas moins fondamentale. C’est celle de l’activité portuaire ; Marseille rester un port, le premier port français, le deuxième port européen. Sa puissance éventuelle – ou sa faiblesse – son rayonnement et sa richesse, à coup sûr, continuent de passer par là. Dans la dynamique actuelle, les hommes du port, ses travailleurs, ses responsables, les compagnies qui l’animent ont leur part. Elle n’est pas mince, mais le temps de l’économique et du social n’est pas celui de l’évènement, et encore moins celui de l’« événement culturel ». Il est celui des lentes, mais décisives transformations.
Pour les rappeler ou les faire connaître, le Port Autonome de Marseille et Jeanne Laffitte ont fait appel à l’équipe d’historiens de l’unité mixte de recherche TELEMME de l’Université de Provence – Aix-Marseille I et du CNRS. C’est en trois volets que cette histoire sera dite en mots et en images.
Le premier volume (Jean Domenichino et Jean-Marie Guillon) met en place les étapes qui ont conduit au port d’aujourd’hui, mais il est surtout centré sur les hommes, redoutés ou adulés, qui, longtemps, en ont été le symbole : Les dockers.
Le deuxième ouvrage (Olivier Raveux, Xavier Daumalin et Jean Domenichino) éclairera une activité moins spectaculaire, dont l’importance, économique et humaine, est probablement sous-estimée, mais tout à fait essentielle pour la notoriété et la prospérité du port : La réparation navale.
Le panorama final (Roland Caty et Eliane Richard) ouvrira, avec Le transport maritime, et comme il se doit pour une ville-port, sur le monde, ce monde au rythme duquel Marseille vivait, vit encore, est doit continuer à vivre.
Les transports maritimes, ce sont des navires de plus en plus modernes, des marchandises qui alimentent des flux commerciaux de plus en plus diversifiés, des espaces portuaires qui s’étendent et se transforment sans cesse. Ce sont aussi des hommes, qu’il s’agisse des équipages, du commandant au soutier en passant par le personnel de bord, des voyageurs qui occupent les cabines de luxe ou s’entasse dans les entreponts, des professions qui assurent le bon fonctionnement de ce secteur d’activité tels les entrepreneurs de remorquage. Ce sont surtout des patrons qui ont la haute main sur l’ensemble de la filière, décident de faire construire ou d’acheter des navires, lancent des lignes maritimes dont ils assument les risques, les pertes et les profits.
Pendant un siècle et demi, négociants et armateurs constituent un élément essentiel des élites locales. A ce titre, ils détiennent dans la cité des pouvoirs économiques, politiques et sociaux. Puis vient le temps des crises, des restructurations, des recompositions sociales. Qu’en est-il aujourd’hui à la sortie de ces années d’épreuves ? Quelles sont les perspectives d’avenir du trafic maritime marseillais à l’heur de l’Europe et de la mondialisation ? Qui sont les nouveaux dirigeants des transports ? Quel rôle jouent-ils dans la ville ? Comment ces acteurs économiques se perçoivent-ils eux-mêmes ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les auteurs de ce livre tentent de répondre, souhaitant que l’étude du passé éclaire le présent et aide à mieux préparer l’avenir.
192 p (2003), Nombreuses illustrations
Editions : Jeanne Laffitte, 40 Euros
ISBN : 2-86276-393-4